venerdì 7 giugno 2013

Rapport du Groupe de travail sur le Droit à la Paix


Intervention de S. E. Mgr. Silvano M.Tomasi,  Nonce apostolique et Représentant permanent du Saint-Siège auprès de l’Office des Nations Unies et autres Organisations Internationales à Genève
à la 23ème Session du Conseil des Droits de l’Homme – Débat général – Point 5
Rapport du Groupe de travail sur le Droit à la Paix
Genève, le 7 juin 2013



Monsieur le Président,
Etant l’un des désirs le plus profonds du cœur humain, la paix est un droit dont chaque personne devrait  bénéficier et une situation qui rend possible le développement humain intégral. La paix est la condition qui fait que tous les autres droits soient possibles et la réalisation des droits fondamentaux conduit à terme à une vraie paix basée sur la liberté, la justice et la fraternité. La Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme et plusieurs autres instruments internationaux expriment dans une dialectique vertueuse ce lien profond et nécessaire entre paix et droits de l’homme. Par conséquence, la menace de guerre doit être  éliminée et justement la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples déclare : « Les peuples ont droit à la paix et à la sécurité tant sur le plan national que sur le plan international .» (n.23,1)
Définir la paix par l’absence de la guerre serait la réduire à une valeur négative. La paix se construit au jour le jour dans la famille, à l’école et dans la société. Sans fondements économiques, politiques, culturels et spirituels solides, la paix serait un mirage pour des esprits naïfs. Ceux qui veulent la fonder exclusivement sur la force et l’équilibre des forces se trompent. Ils n’ont qu’à lire l’histoire du XXe  siècle et contempler la réalité des récents conflits que ce même Conseil examine si souvent. La paix ne s’impose pas par les quantités d’armes amassées ni par leur sophistication ou leur cruauté. Si la paix était conditionnée par la force militaire, les différents peuples n’auraient pas subi tant de guerres, de morts, de ruines et de haine destructrice. L’autre nom de la paix est le développement. Elle est mieux servie par les écoles construites, par les structures sanitaires mises en place, par les perspectives d’avenir ouvertes aux jeunes générations.

Monsieur le Président,
Il est banal de dire que notre monde est plus que jamais interdépendant. Mais cela renforce notre conviction que la famille humaine est une et que tous les hommes et toutes les femmes partagent la même dignité. La violence, l’injustice et la volonté de puissance à l’intérieur des sociétés et entre les nations ne font que multiplier les risques de guerres et de conflits. La paix et la sécurité des uns ne peuvent pas être assurées sans la paix et la sécurité des autres. Notre monde ne manque pas de ressources mais souffre d’injustice. Les clivages semblent de plus en plus profonds et la recherche de la paix de plus en plus fuyante. Le contraire de la paix c’est plus que la guerre c’est la peur. En ce sens, la peur devient le dénominateur commun entre riches et pauvres, entre pays développés et pays en développement, entre puissances militaires et ceux qui sont moins lotis.
Monsieur le Président,
La guerre est l’échec des humains et de l’humain. La guerre est l’illusion qu’on puisse défendre ou construire une société saine ou meilleure en infligeant aux autres des souffrances indescriptibles. En détruisant l’autre, on détruit l’humain en soi. Personne ne sort indemne d’un conflit ou d’une expérience de violence. La paix est moins spectaculaire, plus patiente, plus respectueuse de l’altérité, plus modeste. Mais ces valeurs-là sont les seules capables de construire des sociétés vraiment humaines.
L’établissement d’un  groupe de travail intergouvernemental ouvert avec la tâche de mettre en route la codification officielle du droit humain à la paix a été une décision sage qu’on espère portera ses fruits  dans une déclaration efficace et partagée par tous.

Dans la construction ou le rétablissement de la paix, des exemples historiques et contemporains nous enseignent que la non-violence, comme doctrine et comme méthode, était et reste le chemin le plus approprié de la médiation et de la réconciliation afin de renouer les liens humains, sociaux et politiques au profit du bien commun et d’une paix durable.

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